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On peut avoir « du » succès, sans être « au » succès

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Dans nos métiers de recruteurs, le financement et les honoraires des missions sont toujours un sujet délicat qu’il faut envisager sous trois angles de base : le montant des honoraires, les délais de paiement et les modalités de règlement. Le premier fera l’objet d’un prochain article et le second relève de la LME.

Les modalités de règlement ont subi plusieurs tentatives d’américanisation. En effet, que ce soit en Angleterre, USA ou autres pays de culture anglo-saxonne, les prestations de services sont souvent pratiquées « au succès ». Le principe étant que lorsqu’une mission est confiée à un prestataire, ce dernier n’est payé que si la prestation arrive à son terme.

Dans le cas d’un cabinet de recrutement, « pas de recrutement, pas de paiement ». Si dans l’esprit cette idée peut se défendre, elle montre très rapidement ses limites en particulier en termes de confiance et d’engagement mutuel.

En effet, le cabinet peut, au bout de quelques semaines, décider de laisser tomber ses recherches (et son client) et passer à une autre mission de recrutement avec un autre client (« au succès », la persévérance ne paie pas et il faut aller vite!).  

Coté client, la tentative est grande « de lancer » un recrutement « pour voir » et, soit changer d’avis ou de profil recherché en cours de route (et le Cabinet doit tout recommencer, à ses frais bien sûr), soit lancer plusieurs cabinets sur la même recherche (et que le meilleur gagne, au risque de bâcler le recrutement), soit tout simplement de changer d’avis et d’arrêter la mission, pour quelle que raison que ce soit.

L’acompte, quand à lui, scelle un engagement, au-delà de la Lettre de Mission car il lie les deux parties (le Recruteur et l’Entreprise). L’entreprise est en droit d’attendre une implication durable de la part du Cabinet, et le Cabinet (nous) se doit de répondre aux attentes de l’Entreprise.

Ainsi, par exemple, aucun prestataire informatique ne lancerait un projet de modification serveur, réseau ou autre sans acompte (essayez un jour !!!)

Enfin, si vous devez un jour refaire votre chauffage, aucun plombier n’acceptera de commencer à travailler sans que vous lui ayez versé un acompte au préalable (idem, essayez un jour !!!)

Et en poussant le bouchon un peu plus loin, on n’imaginerait pas, par exemple, de faire travailler un commercial salarié « au succès », donc sans fixe, mais que à la Comm‘. Cela se faisait dans des temps anciens, avec des ventes « a l’arrache ». Si vous êtes salarié, accepteriez-vous ? Et si vous êtes employeur, essayez de proposer cette solution à vos commerciaux (vous verrez leur réaction !)